• (Partie 9) La mission de la franc-maçonnerie en France au XXI° siècle.

    Gracchus Babeuf et le communisme primitif :

    « La révolution française n’est que l’avant-courrière d’une autre révolution, bien plus grande, bien plus solennelle et qui sera la dernière. » (Manifeste des Egaux, 1796).

    La période de la chute des Girondins (31 mai 1793) à l’exécution de Babeuf (27 mai 1797) : c’est au cours de cette période que la lutte de classes entre bourgeois et sans-culottes, première manifestation de la lutte de classes modernes entre bourgeois et prolétaires, fait son apparition.

     

    (Partie 9) La mission de la franc-maçonnerie en France au XXI° siècle.

     

    Gracchus Babeuf et le communisme primitif :

    « La révolution française n’est que l’avant-courrière d’une autre révolution, bien plus grande, bien plus solennelle et qui sera la dernière. » (Manifeste des Egaux, 1796).

    La période de la chute des Girondins (31 mai 1793) à l’exécution de Babeuf (27 mai 1797) : c’est au cours de cette période que la lutte de classes entre bourgeois et sans-culottes, première manifestation de la lutte de classes modernes entre bourgeois et prolétaires, fait son apparition.

    Babeuf représente les paysans pauvres. Or, la paysannerie pauvre avait sur la question de la propriété une position plus hardie que la sans-culotterie urbaine.

    Babeuf : « Réveiller Robespierre… c’est réveiller tous les patriotes énergiques de la République et avec eux le peuple qui autrefois n’écoutait et ne suivait qu’eux… Le robespierrisme est la démocratie, et ces deux morts sont parfaitement identiques ; donc en relevant le robespierrisme vous êtes sûr de relever la démocratie.

    Babeuf : « La révolution n’est pas finie, parce que les riches absorbent tous les biens et commandent exclusivement, tandis que les pauvres travaillent en véritables esclaves, languissent dans la misère et ne sont rien dans l’Etat. »

    La cause de l’échec de la Révolution, on la trouvait « en dernière analyse, écrit Buonarroti, dans la propriété individuelle, par laquelle les plus adroits ou les plus heureux dépouillèrent sans cesse la multitude. »

    Babeuf : « Les gouvernants ne font des révolutions que pour toujours gouverner. Nous en voulons faire enfin une pour assurer à jamais le bonheur du peuple par la vraie démocratie. »

    Solutions : les Egaux supprimaient le parlement bourgeois et confiaient tout le pouvoir à la Commune insurrectionnelle de Paris. Constitution de 1793 : « Un des plus impérieux devoirs de l’instituteur d’une république […] est de […] donner au peuple la possibilité d’être réellement souverain. »

    Pas de démocratie vraie sans suppression des inégalités sociales, c’est-à-dire sans communisme.

    Selon Marx, « les représentants principaux du mouvement révolutionnaire » sont Jacques Roux, Leclerc,…

    A la Constitution de 1793, qui donnait trop de droits au peuple, la bourgeoisie révolutionnaire a substitué le gouvernement révolutionnaire, une dictature qui, en principe, ne devait servie qu’à mater la contre-révolution, mais qui, en fait, se montre souvent moins énergique à l’égard des contre-révolutionnaires qu’à l’égard de l’avant-garde populaire.

    Les classes possédantes ne renonceront pas volontairement à leurs privilèges et il faudra les y contraindre.

    La décapitation de la Commune de Paris, la destruction de la démocratie par en bas portaient un coup fatal à la Révolution.

    La Révolution française est une guerre déclarée entre les politiciens et les plébéiens, entre les riches et les pauvres.

    Tout ce que possèdent ceux qui ont au-delà de leur quote-part individuelle de ces biens de la société est vol et usurpation, il est donc juste de leur reprendre.

    Dolivier, curé de Mauchamp, en 1790, voulait conférer la propriété du sol à la communauté : « La terre doit être considérée comme le grand communal de la nature. […] Les nations seules et, par sous-division, les communes, sont véritablement propriétaires de leur terrain. » A chaque individu serait reconnu « son droit de partage au grand communal », mais il ne cultiverait la terre qu’en possession viagère, la propriété du sol restant entre les mains de la communauté ». Babeuf fit sienne cette conception. La loi agraire, telle qu’il la comprenait, « cette loi que redoutent et sentent bien venir les riches », cette loi dans laquelle il voyait « le corollaire de toutes les lois », combinait le partage des terres avec la propriété commune de la terre et son inaliénabilité : collective, la propriété du sol, individuelle son exploitation.

    En 1789, le tiers-état, l’emportant sur l’aristocratie, abolit les privilèges et l’autorité seigneuriale : la déclaration des droits de l’homme et du citoyen proclame que, désormais, tous les Français étaient égaux devant la loi. Mais ceux qui, bientôt prirent le nom de sans-culotte, ne tardèrent pas à constater que l’ordre nouveau, conservant l’inégale répartition des richesses et procurant ainsi à la bourgeoisie la maîtrise politique et économique, ne les délivrait pas de l’assujettissement. Dans ce conflit de classe, Buonarroti et Babeuf embrassèrent la cause populaire.

    Toutefois, aux prises avec les contre-révolutionnaires alliés à l’étranger, une partie de la bourgeoisie, Montagnards et Jacobins, eurent recours aux sans-culottes pour s’emparer du pouvoir, en sorte que la politique du gouvernement révolutionnaire qu’ils formèrent répondit dans une certaine mesure aux vœux de leurs alliés. Sans oublier de rappeler que le Comité de Salut public asura la victoire de la révolution, c’est sur la portée sociale de son œuvre que Buonarroti fixe son attention : non sans raison, il en attribue le mérite à Robespierre et à Saint-Just, et ainsi estime-t-il que le 9 Thermidor interrompit l’évolution démocratique de la république. Sa vénération pour la mémoire de l’Incorruptible est telle que dans ses écrits, il incite à imaginer que les robespierristes furent des communistes avant la lettre, mais il laisse ignorer qu’ils s’associèrent à leurs collègues pour proscrire les enragés et les chefs populaires qu’on a coutume d’appeler hébertistes, en quoi ils contribuèrent en partie à leur propre perte.

    Entre Robespierre et Babeuf, il y a à la fois filiation, mais aussi dépassement.

    Les robespierristes, et d’autres révolutionnaires avant eux, avaient rêvé de multiplier les propriétaires, parce qu’à leurs yeux la propriété garantissait la liberté de l’individu, comme aussi d’ailleurs la paix sociale et la tranquillité de la bourgeoisie. Depuis le 9 Thermidor, Buonarroti et Babeuf estimaient l’échec patent ; au surplus, accroître le nombre des propriétaires ne constituait qu’un palliatif : l’inégalité sociale résultait de l’appropriation individuelle et héréditaire des moyens de production ; le mal, plus profond, ne comportait d’autre remède que leur attribution à la communauté.

    En tant que théoriciens, il s’en faut qu’ils fussent les premiers à la prôner. Au XVIII° siècle, Rousseau, Morelly, Mably, entre autres, en firent l’éloge et on leur découvre des prédécesseurs jusque dans l’antiquité.

    Depuis 1789, la bourgeoisie redoutait la « loi agraire », expression empruntée à l’histoire romaine au cours de laquelle on partagea plusieurs fois, entre les citoyens et les citoyens pauvres, les terres que la conquête et les confiscations laissaient à la disposition de la république ; bien différente était la loi agraire qu’on dénonçait maintenant : elle aurait partagé les propriétés privées entre tous les citoyens. La Convention avait prononcé la peine capitale contre ceux qui la prêcheraient ; jusqu’en 1848, et plus tard, les socialistes se sont vus de ce chef affublés du surnom de « partageux ».

    Sylvain Maréchal, dans un livre intitulé L’Homme sans Dieu : « Je n’aime pas les rois mais j’aime encore moins les riches… Vous décrétez l’abolition de la noblesse, mais vous conservez l’état respectif des pauvres et des riches, des maîtres et des valets ; vous défendez aux premiers les armoiries, vous déchargez les seconds de leurs livrées mais ces distinctions ne sont que des simulacres, vous ne touchez pas aux réalités… ».

     

    POURQUOI LA CHUTE DE ROBESPIERRE ?

    La symphonie continue, après l’élimination d’une fausse note.

    Mort de Danton : Robespierre fut, en cette occasion, comme en tant d’autres, le porte-parole, l’agent d’exécution de la bourgeoisie révolutionnaire.

    Les hommes des Comités, d’accord avec Robespierre sur le but général à atteindre, ne l’étaient pas avec lui sur les moyens. Robespierre voulait asseoir sa tentative de stabilisation sur deux piliers : d’une part, la restauration officielle de la religion, l’institution d’un culte d’Etat ; d’autre part, la recherche du compromis « honorable » avec l’ennemi du dehors.

    La bourgeoise révolutionnaire voulait elle aussi rétablir l’ordre, mais par d’autres moyens. Elle ne fut d’accord avec Robespierre ni sur le culte de l’Etre suprême, ni sur la conduite de la guerre.

    Le culte de l’Etre suprême rassurait l’Europe. Il était tourné à la fois contre les prêtres, contre l’Eglise et contre les déchristianisateurs.

    Le culte de l’Etre suprême préfigure le Concordat de Napoléon Bonaparte.

    Dans la Convention, les Montagnards robespierristes détiennent désormais tous les pouvoirs.

    L’élan révolutionnaire est désormais contrôlé par le Comité de salut public, qui rappelle les représentants en mission trop indépendants, encadre les sections sans-culottes, supprime les tribunaux révolutionnaires extraordinaires des armées au profit du Tribunal de Paris.

    Les sans-culottes sont associés au pouvoir, mais leurs exigences de contrôle des salaires et des prix sont abandonnées. La vision politique d’une Révolution morale, exigeante, utopique tente de s’imposer. Le décret du 7 mai 1794, qui stipule l’existence d’un Etre suprême, pour lequel une fête est instaurée, et l’immortalité de l’âme, en est l’exemple le plus éclatant. L’athéisme et la vague antireligieuse doivent faire place à une pédagogie civique.

    L’école propose aux enfants des faits d’arme les plus récents, et les patriotes héroïques comme Joseph Agricol Viala – célébré par Chénier dans le Chant du départ – remplaçant les « martyrs de la Révolution » -- Marat, Chalier, Le Peletier – glorifiés par les sans-culottes.

    L’idéal d’une organisation collective régie par l’égalité et la vertu est au cœur d’innombrables discours, qui touchent tous les domaines de la vie nationale.

    Robespierre, entouré de Saint-Just et de Couthon, exerce véritablement le magistère national, même si d’autres personnalités, compétentes dans certains domaines (comme Carnot à la guerre), jouent un rôle important dans le Comité de salut public.

    Dans cette révolution dans la Révolution, la tentation de la dictature est grande, pour établir par la violence le bonheur collectif à venir.

    La Grande Terreur est instaurée par la loi du 22 prairial an II (10 juin 1794). Les coupables de « défaitisme et de dilapidation », qui sont appelés « ennemis du peuple », sont désormais justiciables du Tribunal révolutionnaire. Edictée à la suite de tentatives d’assassinat sur des membres du Comité de salut, dont Robespierre, cette loi témoigne avant tout d’une volonté moraliste radicale.

    Mais les rivalités internes aux groupes dirigeants ne cessent de croître. Les membres du Comité de sûreté générale, qui cherchent à rogner les attributions de leurs collègues – et rivaux – du Comité de salut public, trouvent de nouvelles raisons de s’opposer à Robespierre, en particulier lorsque celui-ci préside la fête de l’Etre suprême (8 juin 1794), cérémonie grandiose dans laquelle beaucoup de révolutionnaires voient un retour à une religion d’Etat. Le courant hostile se développe d’une manière diffuse dans la Convention et les Comités de gouvernement.

    Au cours de l’été 1794, des rumeurs prêtent des intentions monarchiques à Robespierre ; elles insistent sur sa volonté de restaurer la religion et sur sa complicité avec une illuminée, Catherine Théot, qui se proclame « mère de Dieu ». Son absence temporaire de la Convention, en juillet – fatigue, écœurement ? --, si elle renforce les craintes des députés, qui redoutent d’être victimes de la Terreur, permet les manœuvres politiciennes des opposants, qui s’entendent pour faire chuter « l’Incorruptible ». Le 8 thermidor an II (26 juillet), dans un grand discours programmatique, Robespierre, revenant à la Convention, annonce de nouvelles mesures répressives contre des « conspirateurs », qu’il ne nomme pas. Le lendemain, 9 thermidor, les députés mettent Robespierre en minorité, décrètent son arrestation et celle de ses amis. Arrêté, puis libéré, Robespierre est repris et exécuté avec ses partisans le 10 thermidor (28 juillet 1794).

    Le 9 Thermidor (27 juillet 1794), Robespierre fut renversé et ce jour inaugure une période de réaction qui débouche sur le premier Empire.

    Il convient d’observer le 9 Thermidor dans la suite des diverses ruptures ou péripéties qui ont précédé ou suivi : Girondins, Brissotins, Hébertistes, Dantonistes, …Après les Robespierristes, les Babouvistes ?...

    Le mot du conventionnel Baudot dans ses Notes historiques : « Dans la lutte du 9 thermidor, il ne fut pas question de principes, mais de tuer. La mort de Robespierre était devenue une nécessité. En cas de succès de son côté, je suis persuadé qu’il aurait peu tardé à être mis à mort au milieu des conflits d’une guerre civile. »

    Pourtant la mort de Robespierre est un tournant majeur de la séquence révolutionnaire.

    Le 9 thermidor ne signe ni la fin de la Montagne, ni celle du gouvernement révolutionnaire : un an encore, la révolution continue, avant de s’achever par une stabilisation qui renie en partie 1789 lorsque la convention, effrayée par la puissance des mots, gomme de sa déclaration des droits et des devoirs toute référence aux « droits naturels et imprescriptibles de l’homme. »

    L’ancien conventionnel Levasseur (de la Sarthe) s’exprime ainsi dans ses Mémoires, trente-cinq ans après les événements : « La révolution perdit la vigueur de la jeunesse. Affaiblie par ses dissensions, la Montagne n’avait plus une majorité bien forte dans le sein de la Convention et encore cette majorité était-elle fractionnée en un grand nombre d’opinions qui toutes avaient à pleurer des victimes (…). Le gouvernement révolutionnaire (…) n’était fort qu’à cause des haines qui séparaient sans retour les amis de Danton des anciens partisans d’Hébert, et la Montagne des débris de la Gironde. »

    L’attaque de thermidor vient des rangs de la Montagne, « gauche » de la première assemblée élue au suffrage universel.

    Le 11 messidor une querelle survient au comité de salut public. Lorsque Levasseur (de la Sarthe) témoigne en fructidor en faveur des membres des comités contre Le Cointre, il déclare : « Je fus au comité de salut public, j’y fus témoin que ceux qu’on accuse aujourd’hui traitèrent Robespierre de dictateur. Robespierre se mit dans une fureur incroyable ; les autres membres du comité le regardèrent avec mépris. Saint-Just sortit avec lui. » Robespierre porta la contre-attaque aux Jacobins, le 13 messidor (1° juillet).

    Les hostilités étaient donc ouvertes au comité de salut public et Robespierre attisait le feu en cessant de paraître aux séances. Le 8 thermidor, il déclare : « Depuis plus de six semaines, la nature et la force de la calomnie, l’impuissance de faire le bien et d’arrêter le mal, m’ont forcé à abandonner absolument mes fonctions de membre du comité de salut public. »

    Une difficulté pour comprendre la dernière séance de la convention à laquelle participe Robespierre, est que le Procès-Verbal officiel a été rédigé, non pas en l’an II, mais plus d’un an plus tard, en exécution d’une loi de brumaire an IV (octobre 1795).

     

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