• (Partie 58) La mission de la franc-maçonnerie en France au XXI° siècle.




    Jeanne-Marie a des mains fortes,
    Mains sombres que l'été tanna,
    Mains pâles comme des mains mortes.
    — Sont-ce des mains de Juana ?
     
    Ont-elles pris les crèmes brunes
    Sur les mares des voluptés ?
    Ont-elles trempé dans des lunes
    Aux étangs de sérénités ?
     
    Ont-elles bu des cieux barbares,
    Calmes sur les genoux charmants ?
    Ont-elles roulé des cigares
    Ou trafiqué des diamants ?
     
    Sur les pieds ardents des Madones
    Ont-elles fané des fleurs d'or ?

    (Partie 58) La mission de la franc-maçonnerie en France au XXI° siècle.

     

    Nicolas Cécile François Anne Célestin dit Léo (ou Léon) Melliet ou Meilliet (1843-1909) : Clerc d’avoué. Professeur. Membre de l’Association Internationale des Travailleurs. Pendant le siège de Paris par les Allemands (septembre 1870-mars 1871), il est nommé maire-adjoint du XIII° arrondissement et participe à la création du Comité central de la Garde nationale. Le 26 mars 1871, il est élu au Conseil de la Commune et siège à la commission de la Justice, puis à celle des Relations extérieures. Il vote pour la création du Comité de salut public. Il est élu au Comité de Salut public. Puis il devient gouverneur du fort de Bicêtre et est responsable de l’arrestation des dominicains d’Arcueil. Réfugié en Angleterre, il rentre en France après l’amnistie. Il fut élu député de Marmande, Lot-et-Garonne (1898-1902). Franc-maçon. Initié à la loge « La Rose du Parfait Silence ». Vénérable en 1856. Appartint à la loge « Espérance et Fraternité », orient de Clairac (47). Membre du Conseil du Grand Orient (1863), dont il fut vice-président. Animateur de la revue Le Monde Maçonnique (1873-1879). Fit partie, avec notamment les frères Thirifocq, Pyat et Beslay, de la manifestation maçonnique du 29 avril. .

     

    Général Emile Mellinet (1791-1894) : Volontaire à 15 ans. Sous-lieutenant en 1814. Sert en Algérie. Général en 1850. Inspecteur de l’Infanterie et commandant supérieur des Gardes nationaux de la Seine (1850). Mis à la retraite en 1858. Franc-maçon. Initié en 1815 à la loge « Mars et les Arts », orient de Nantes. Grand Maître du Grand Orient de France le 9 juin 1865 à la suite de la mort du maréchal Maignan, sur proposition du Président du Conseil de l’Ordre, le docteur de Saint-Jean. Dans son discours d’installation, il rappela que son grand-père et son père avaient été maçons et que lui-même avait été initié à l’âge de 16 ans. Le gouvernement semble avoir vu d’un bon œil cette élection. Il a laissé un bon souvenir aux Maçons républicains d’après 1870. Vigilant sur les principes, il sut assumer la liberté des discussions et les opinions. En 1870, il renonça à une seconde élection pourtant certaine.

     

    Anne Marie Ménand (ou Menan ou Menans) dite Jeanne Marie (née en 1837) : Cuisinière, puis vendeuse de journaux. « Pétroleuse ». Aide à panser les blessés. Condamnée à mort, peine commuée en travaux forcés à la Guyane. A fait l’objet d’un poème de Rimbaud :

          Les Mains de Jeanne-Marie

     







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    Jeanne-Marie a des mains fortes,
    Mains sombres que l'été tanna,
    Mains pâles comme des mains mortes.
    — Sont-ce des mains de Juana ?
     
    Ont-elles pris les crèmes brunes
    Sur les mares des voluptés ?
    Ont-elles trempé dans des lunes
    Aux étangs de sérénités ?
     
    Ont-elles bu des cieux barbares,
    Calmes sur les genoux charmants ?
    Ont-elles roulé des cigares
    Ou trafiqué des diamants ?
     
    Sur les pieds ardents des Madones
    Ont-elles fané des fleurs d'or ?
    C'est le sang noir des belladones
    Qui dans leur paume éclate et dort.
     
    Mains chasseresses des diptères
    Dont bombinent les bleuisons
    Aurorales, vers les nectaires ?
    Mains décanteuses de poisons ?
     
    Oh ! quel Rêve les a saisies
    Dans les pandiculations ?
    Un rêve inouï des Asies,
    Des Khenghavars ou des Sions ?
     
    — Ces mains n'ont pas vendu d'oranges,
    Ni bruni sur les pieds des dieux :
    Ces mains n'ont pas lavé les langes
    Des lourds petits enfants sans yeux.
     
    Ce ne sont pas mains de cousine
    Ni d'ouvrières aux gros fronts
    Que brûle, aux bois puant l'usine,
    Un soleil ivre de goudrons.

     
    Ce sont des ployeuses d'échines,
    Des mains qui ne font jamais mal,
    Plus fatales que des machines,
    Plus fortes que tout un cheval !
     
    Remuant comme des fournaises,
    Et secouant tous ses frissons,
    Leur chair chante des Marseillaises
    Et jamais les Eleisons !
     
    Ça serrerait vos cous, ô femmes
    Mauvaises, ça broierait vos mains,
    Femmes nobles, vos mains infâmes
    Pleines de blancs et de carmins.
     
    L'éclat de ces mains amoureuses
    Tourne le crâne des brebis !
    Dans leurs phalanges savoureuses
    Le grand soleil met un rubis !

     
    Une tache de populace
    Les brunit comme un sein d'hier ;
    Le dos de ces Mains est la place
    Qu'en baisa tout Révolté fier !
     
    Elles ont pâli, merveilleuses,
    Au grand soleil d'amour chargé,
    Sur le bronze des mitrailleuses
    À travers Paris insurgé !
     
    Ah ! quelquefois, ô Mains sacrées,
    À vos poings, Mains où tremblent nos
    Lèvres jamais désenivrées,
    Crie une chaîne aux clairs anneaux !
     
    Et c'est un soubresaut étrange
    Dans nos êtres, quand, quelquefois,
    On veut vous déhâler, Mains d'ange,
    En vous faisant saigner les doigts !

     

    Mendès-Catulle (1841-1909) : Ecrivain et poète. Il est dit que Catulle Mendès présenta la franc-maçonnerie à Guy de Maupassant en 1876. Pour faire une pareille offre, il faut être maçon soi-même. Disciple spirituel de Swedenborg. Auteur en 1871 de : Les 73 Journées de la Commune (du 18 mars au 29 mai 1871). Il note à propos de la mort de Millière : « Il y a une chose extraordinaire, c’est que les lâches sont braves. ». Circonspect au-début, il devient hostile à la Commune aux fils des jours.

     

    Menier (ou Manier) : Délégué de la Société de l’Ecole Nouvelle. Membre de la commission pour l’organisation de l’enseignement, créée par la Commune à la fin d’avril 1871.

     

    Louise Mesbre : Communarde.

     

    Louise Mesler : Communarde.

     

    Le docteur Meslier : Conseiller de l’Ordre.

     

    Emile Eugène Gustave Mesureur (1847-1925) : Dessinateur de modèles de tissus. Franc-maçon. Initié le 2 avril 1869, à 22 ans, à la loge « La Justice 133 » du Suprême Conseil, il montera sur les barricades comme garde national, avant de fonder la Grande Loge Symbolique Ecossaise, en 1880. Directeur de l’Assistance Publique, député de la Seine (1887-1902) et ministre, il sera plusieurs fois (de 1903 à 1910, de 1911 à 1913 et de 1924 à l’année de sa mort) Grand Maître de la Grande Loge de France.

     

    Le général Meunier :

     

    Edouard Meyer (1832-1902) : Médecin. Franc-maçon. Initié à la loge « Les Admirateurs de l’Univers », orient de Paris (1868). Vénérable de la loge de langue allemande « Concordia ». Elu en 1869 au Conseil de l’Ordre du Grand Orient de France. Il démissionne le 19 mars 1871, tandis que sa loge, qui avait suspendu ses travaux depuis le 28 août 1870, se mettait en sommeil le 10 juillet 1871.

     

    Henri Michel :

     

    Clémence Louise Michel (1830-1905) : Révolutionnaire. Institutrice à Chaumont, puis à Paris. Présidente du Club de la Révolution durant la Commune. Condamnée à la prison à vie et déportée jusqu’à l’amnistie (1873-1880). De nouveau condamnée pour incitation au pillage (1883), amnistiée (1886). Fondatrice du Libertaire avec le frère Sébastien Faure. Surnommée la « Vierge rouge ». Demeurée célibataire, le seul amour de sa vie, Ferré, ayant été fusillé en décembre 1871. Franc-maçonne. C’est à la loge « La Philosophie Sociale » atelier dissident du rite écossais qui admettait les femmes, que fut initiée Louise Michel, en 1903. Elle déclara : « Il y a longtemps que j’aurais été des vôtres, si j’eusse connu l’existence des loges mixtes, mais je croyais que, pour entrer dans un milieu maçonnique, il fallait être un homme. Selon moi, devant le grand idéal de liberté et de justice, il n’y a point de différence d’hommes et de femmes ; à chacun son œuvre ». Militante anarchiste, aux idées féministes et l’une des figures majeures de la Commune de Paris. Auteur de La Commune (1898). Le faire-part annonçant son décès était ainsi rédigé : « Le Vénérable, les Officiers et les Membres de la Loge n°3, La Philosophie Sociale, ont la douleur de faire part, à tous les Francs-maçons de la perte cruelle qu’ils viennent de faire en la personne de leur Sœur Louise Michel. ».

    A propos du général Boulanger, elle déclare : « Nous le croyons sur parole tant que ses actes ne prouvent pas le contraire ». Par amitié pour son « frère » Rochefort, elle refusera de prendre parti pour Dreyfus. En 1890, elle participera à un meeting aux côtés du marquis de Morès, fondateur de la Ligue Antisémitique (voir Une réunion anarchiste, dans Le Petit Journal du 16 avril 1890).

    Les journaux appelaient Louise Michel « la nouvelle Théroigne », « l’inspiratrice », « le souffle révolutionnaire de la Commune ». Ceux qui la connaissaient l’appelaient « la bonne Louise », et ses ennemis, « louve avide de sang ».

     

    Louis Mie (1831-1877) : Avocat. Après la révolution du 4 septembre 1870, il fonde un journal radical, la République de la Dordogne, et se rendit à Tours, où il organisa une garde civique, chargée de protéger le gouvernement. Pendant la Commune, il fut délégué de Paris pour essayer de mettre un terme à la guerre civile. Franc-maçon. A écrit en 1869 : La franc-maçonnerie et l’évêque de Périgueux.

     

    Etienne Alexandre Millerand (1859-1944) : Avocat. Député socialiste de la Seine (1885-1920). Sénateur de la Seine (1925-1927). Plusieurs fois ministre de 1899 à 1920. Président de la République (1920-1924). Franc-maçon. Initié le 21 mai 1883 à la loge « L’Amitié ». Exclu le 25 février 1905 pour avoir violemment pris à parti le frère Emile Combes (1902-1905), président du Conseil, suite à l’affaire des Fiches, et contribué à la chute du ministère.

     

    Jean François Millet (1814-1875) : Artiste-peintre réaliste.

     

    J. E. Millot : Communard. Auteur en 1889 de l’appel Aux prolétaires de France.

    Gérant du journal antisémite La Libre Parole.

     

    Jean Baptiste Edouard Millière (1817-1871) : Avocat. Journaliste et député. Administrateur de La Marseillaise. Pendant la guerre de 1870, il prend part à la défense de Paris. Elu député de la Seine à l’Assemblée nationale, il vote contre la paix. Il soutient la cause de la Commune à l’Assemblée de Versailles, mais ne participe pas aux combats. Arrêté sur ordre du général de Cissey, il est fusillé sur les marches du Panthéon le 26 mai 1871.

     

    Madame Millière : Epouse d’Edouard Millière. Arrêtée parce qu’on a fusillé son mari.

     

    Paule Minck ou Mink (1839-1901) : Franc-maçonne. Son nom est Adèle Paulina Mekarska. Fille d’un comte polonais réfugié en France après 1830, elle militait à  la fin de l’Empire dans les milieux féministes aux côtés d’André Léo et écrivait dans les journaux d’opposition. Dès 1868, elle rejoint la première Internationale. Sous la Commune, elle ouvrit une école gratuite dans l’église Saint-Pierre-de-Montmartre et anima le club de l’église Saint-Sulpice. Sœur de Jules Mekarski, métreur-vérificateur, commissaire de police de la Commune. Après la Commune, elle s’exile en Suisse, où elle subit l’influence de Bakounine. Après l’amnistie, elle fait des tournées de propagande socialiste.

     

    Louis Minot :

     

    Jules François Miot (1809-1883) : Pharmacien. Elu représentant du peuple en 1849, arrêté au 2 décembre et transporté à Lambessa (Algérie) jusqu’en 1859. Membre de l’AIT en 1865. Il est élu le 26 mars au Conseil de la Commune et siège à la commission de l’Enseignement. C’est lui qui a l’idée du Comité de Salut public le 28 avril. Condamné à mort par contumace. Il échappe à la répression, se retire en Suisse, et rentre en France en 1880.

     

     

     

     

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