• (Partie 4) La mission de la franc-maçonnerie en France au XXI° siècle.

    Ce qui est essentiel, c’est la pratique de l’idéal maçonnique. Vous êtes ce que vous faites : ce qui prime, c’est la réalisation et l’expérimentation. Lorsque l’origine sociale du franc-maçon est l’appartenance à la classe dominante, à la classe privilégiée, la pratique de l’idéal maçonnique conduit à la trahison de sa classe d’origine. Comme pour la Résistance de 1940-1945, « Obéir, c’est trahir, désobéir, c’est servir ».

     

    (Partie 4) La mission de la franc-maçonnerie en France au XXI° siècle.

     

    Conclusion :

    Ce qui est essentiel, c’est la pratique de l’idéal maçonnique. Vous êtes ce que vous faites : ce qui prime, c’est la réalisation et l’expérimentation. Lorsque l’origine sociale du franc-maçon est l’appartenance à la classe dominante, à la classe privilégiée, la pratique de l’idéal maçonnique conduit à la trahison de sa classe d’origine. Comme pour la Résistance de 1940-1945, « Obéir, c’est trahir, désobéir, c’est servir ».

    Quelles sont les relations du franc-maçon avec les autorités dominantes du moment ? La soumission, le respect ou la lutte et l’opposition ?

    Quelles sont nos références aujourd’hui ? Pour la période de 1789-1794, ce sont les francs-maçons qui ont lutté pour la Révolution. Pour la période de la Commune de Paris de 1871, ce sont les francs-maçons qui ont lutté au côté des Communards contre les Versaillais. Pour la période de la Résistance de 1940-1945, ce sont les francs-maçons résistants qui ont lutté contre le nazisme et le régime de Vichy. Aujourd’hui, ce sont les francs-maçons qui luttent contre un système injuste, contre la barbarie, pour le socialisme.

    Nos références sont internationalistes, contre le nationalisme et les barrières : les francs-maçons sont pour le mélange, le métissage (« Une seule race, la race humaine »), et pour la partage : ami des riches et des pauvres, mais les francs-maçons sont sûrement les ennemis des très riches, des exploiteurs et des accapareurs.

    Quelles sont les relations du franc-maçon avec les religions ? De 1789 à aujourd’hui, les francs-maçons ont été les partisans de la laïcité et de la liberté absolue de conscience. C’est pourquoi ils combattent toutes formes de fanatisme, de fondamentalisme et de communautarisme. « Dieu » n’a pas de religion. Dans la mesure où il n’y a qu’une seule humanité, il ne peut y avoir qu’une seule religion. Il y a un seul « Dieu », sous des noms différents. Tout le reste est humain.

    Selon les « Constitutions » d’Anderson, un franc-maçon n’est ni un athée stupide, ni un libertin. Depuis 1789, l’histoire de la franc-maçonnerie est une lutte constante pour la déchristianisation et la lutte contre l’Eglise notamment, avec les étapes suivantes :

    • Evolution française : culte de l’Etre suprême, la Raison ; refus des religion qui font appel à la « révélation » et religions rationalistes ;

    • Avec le Concordat, qui est la fin du gallicanisme, le clergé (évêques et abbés) déserte les loges ;

    • XIX° siècle : d’abord croyance en Dieu et en l’immortalité de l’âme, puis fin de la référence au Grand Architecte de l’Univers en 1877, et possibilité pour les francs-maçons d’être libre-penseur et athée ;

    • XX° siècle : séparation de l’Eglise et de l’Etat.

    Il faut choisir son camp : Révolutionnaires ou émigrés nobles en 1789 ? Communards ou Versaillais en 1871 ? Résistants ou collaborateurs en 1940-1945 ? Socialisme ou barbarie en 2014 et demain ?

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    A.                   La Révolution française :

     

    La franc-maçonnerie se réclame d’idéaux révolutionnaires (« Liberté, Egalité, Fraternité », laïcité,…) ; aussi convient-il d’examiner le contexte de ces idéaux. Lorsque l’on parle de la révolution, de quoi parle-t-on ? Il y a eu plusieurs phases. Et les révolutionnaires eux-mêmes ont daté l’an I de la révolution, non de 1789, mais de 1792 !

    En 1789, il y a très peu de républicains, mais il y a beaucoup d’opposants à la monarchie absolue.

    Alors que pour certains, la Révolution aurait dérapée en 1791, il apparaît plutôt que l’an II reste un exemple de révolution égalitaire et fraternelle. Tant que la révolution n’est pas terminée, la violence est légitime.

     

    La grande révolution fut une révolution bourgeoise et, dans ses résultats, elle ne pouvait être que bourgeoise.

    Sous l’angle de ses résultats objectifs, la révolution française n’avait pu être, étant donné les conditions objectives matérielles de l’époque, que bourgeoise.

    Mais la révolution bourgeoise sous-tendait un second mouvement, populaire, qui voulait aller plus loin.

    Engels : « À côté de l’antagonisme de la féodalité et de la bourgeoisie, existait l’antagonisme universel des exploiteurs et des exploités, des riches paresseux et des pauvres laborieux. »

    Engels a énoncé la loi suivante : « Tout parti bourgeois, un moment placé à la tête du mouvement, se voit déborder dans ce mouvement même par le parti plébéien ou prolétarien qu’il a derrière lui. »

    Marx montra que le mouvement révolutionnaire en 1793 tenta (un moment) de dépasser les limites de la révolution bourgeoise ;

    Les bras nus mènent la révolution bourgeoise jusqu’à son terme.

    La peur qu’inspire à la bourgeoise l’avant-garde populaire la fait renoncer à porter des coups trop rapides et trop brutaux à la contre-révolution. Elle hésite à chaque instant entre la solidarité qui l’unit au peuple contre l’aristocratie et celle qui unit l’ensemble des possédants contre les non possédants. Cette pusillanimité la rend incapable d’accomplir jusqu’au bout les tâches historiques de la révolution bourgeoise. « Aucun des démocrates de la gauche la plus populaire, ni Robespierre, ni Pétion, n’osèrent parler de l’expropriation sans indemnité. » (Lefebvre).

    La révolution française est jusqu’en 1871 un horizon français indépassable.

    La révolution française est une référence de la franc-maçonnerie, ne serait-ce que par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen et le mot d’ordre : « Liberté, Egalité, Fraternité ». Si l’historien Michelet interrompt le courant révolutionnaire par la mort de Robespierre, la période qui suit étant un contre-courant réactionnaire, il est légitime de prendre en considération les périodes 1789 à 1799, et même au-delà, jusqu’en 1815, la période du consulat et de l’Empire étant une période de consolidation des acquis révolutionnaires.

    Cependant, concernant la franc-maçonnerie, étant donné la très grande diversité au sein de ces périodes, il est juste de s’interroger sur le contenu exact des références que sont la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen et la devise « Liberté, Egalité, Fraternité »/

    Il est à noter que la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 :

    ·   Appartient au début de la révolution, période qui n’a pas encore mis fin à la monarchie absolue, et qui correspond à la lutte pour la Liberté. Une seconde période de 1792 à 1794 correspond à la lutte pour l’Egalité et à un approfondissement des droits qui se manifestent dans la Déclaration des droits de 1793. L’an I de la Liberté est inauguré par le 14 juillet 1789, et l’an I de l’Egalité est ouvert par le 10 août 1792 ;

    ·   La déclaration de 1789 présente un aspect inachevé, puisqu’elle s’arrête sur l’article 17 relatif à la propriété ;

    ·   L’ensemble des déclarations des droits présentent un aspect bourgeois : ils sont à la fois formels, et accentuent la protection de la propriété bourgeoise ;

    1. Ces déclarations doivent être complétées par les acquis obtenus depuis la révolution, notamment par la Commune de Paris de 1781, le Front Populaire et la Résistance.

     

    LA FRANC-MACONNERIE ET 1789 :

     

    Mort du Roi :

    Neuf francs-maçons refusent la mise en accusation et toute condamnation : Defermon, FoKedey, Le Maréchal, Le Maignan, L’Official, de Mazède, Morisson, Doulain de Grandpré, Dayre.

    Trente-six députés francs-maçons votent la réclusion ou le bannissement. Parmi eux : Bobay, Bancal des Issarts, Barère de Vieuzac, Chaset, Collombel, Coupé de Kervenno, Duport, Gouly, Humbert, Mercier, Peries, Saurinve, Savary, de Pillery, etc.

    Dix-sept conventionnels francs-maçons, absents au moment du vote, approuvent par procuration la condamnation à  la mort : Belmain, Blairel, Cherner, Comte de Fourcroy, l’abbé Grégoire, Merlin de Thionville, Mirande, etc.

    Huit  autres conventionnels francs-maçons votent la mort avec sursis (sic) : Brissot, Duplantier, Fortuné, etc.

    Quatre-vingt  délégués francs-maçons ont voté la mort, dont certains nobles comme Philippe Egalité, le marquis de Jonquière, Le Peletier de Saint-Fargeau,…

     

    Composition des trois assemblées :

    Constituante :

    ·   Députés francs-maçons du Tiers : 115

    ·   Députés francs-maçons de la Noblesse : 80

    ·   Députés francs-maçons du Clergé : 19

    ·   Députés francs-maçons suppléants ayant siégé :

    Tiers : 4

    Noblesse : 5

    Clergé : 2

     

    Législative :

    ·   Députés francs-maçons : 100

    ·   Députés francs-maçons suppléants ayant siégé : 8

     

    Convention :

    ·   Députés francs-maçons : 164

    ·   Députés francs-maçons suppléants ayant siégé : 8

     

    Composition des Etats généraux : plus de 500 francs-maçons y furent délégués sur 1600 membres, c’est-à-dire 30 %.

    Le nombre de députés et députés suppléants francs-maçons, respectivement à la Constituante, puis à la Législative et enfin à la Convention, est estimé à environ 210 à 220, soit 30 % de la composition de ces assemblées.

    En 1736, un édit royal interdisait les tenues de loges. En 1738, le pape Clément XII interdit la franc-maçonnerie. En France, la franc-maçonnerie était opposée à la fois à l’Eglise et à la monarchie.

    En 1789, on compte plus de 600 loges, dont 39 dans les colonies d’outre-Atlantique, et 69 dans les régiments.

    Il se fonda à Paris, par des maçons, une « Société des Amis des Noirs »prônant leur libération des chaînes de l’esclavage. Chevilles ouvrières : Brissot et Olympe de Gouges.

    En 1789, déjà 30 000 aristocrates émigrent, chiffre énorme pour l’époque.

    Il y avait tout un panel de francs-maçons, depuis la franc-maçonnerie de pacotille qui entoure Marie-Antoinette, jusqu’à la franc-maçonnerie la plus révolutionnaire.

     

    Loges maçonniques: De 1727 à 1789, la France se couvre de 1000 loges civiles et 300 loges militaires, regroupant quelques 50 000 initiés.

     

    Les idées philosophiques, par de nombreux supports, et de multiples intermédiaires, ont fini par toucher les milieux populaires. Se développe le droit de penser et de juger par soi-même. Les collèges, la gazette, la presse, les lieux de sociabilité (loges maçonnique, Académies,…) sont autant de moyens.

    Les initiés n’ont pas provoqués la révolution française. Ils se sont même divisés sur la marche à suivre. Pour autant leurs valeurs se retrouveront dans les idées nouvelles : tolérance, liberté, abolition des privilèges…

    Une légende impute aux francs-maçons une lourde responsabilité dans la révolution et la Terreur. Née dès 1792 sous la plume de l’abbé Lefranc (Le voile levé pour les curieux), popularisée en 1797 dans les milieux de la contre-révolution par l’abbé Barruel (Mémoires pour servir à l’histoire du jacobinisme), poursuivi au XX° siècle par Augustin Cochin (La révolution et la libre-pensée) elle met en évidence le prétendu grand nombre de révolutionnaires maçons.

    En 1789, les frères sont moins de 50000. Les maçons ont des réactions très variables face aux épisodes de la révolution : le duc de Luxembourg émigre dès 1789, Chaumette devient l’un des enragés les plus en vue pendant la Terreur, Buonarroti, le frère d’armes de Babeuf, est maçon, tout comme Joseph de Maistre, l’une des grandes voix de l’histoire contre-révolutionnaire du début du XIX° siècle. Cela s’explique par une maçonnerie très disparate – socialement, philosophiquement, politiquement.

    Dans la Sociétés des amis des Noirs, œuvrent, à partir de 1788, nombre de frères autour de Condorcet et de Brissot.

    Pendant les premières années de la révolution, les loges ralentissent leurs activités. D’autres espaces de sociabilité se sont ouverts : clubs, assemblées électorales, qui reprennent des pratiques fraternelles. Ainsi concurrencée, la maçonnerie perd de son intérêt. A Paris même ne subsiste, en 1794, que trois loges.

     

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