• Liberté, égalité, fraternité (Parties 29 et 30)

    « La révolution chinoise est le prolongement de la Révolution d’Octobre ; elle est une partie de la révolution mondiale socialiste prolétarienne. »

    L’expérience particulière du deuxième parti marxiste-léniniste apporte, entre autres, la confirmation de la justesse des principes élaborés par Lénine dans la question du parti de type nouveau. Au surplus, elle enrichit ces principes de nouveaux développements créateurs. Cette expérience concrète s’identifie à la pensée de Mao Tsetoung, qui fait désormais partie intégrante de la doctrine du socialisme scientifique, fondée et expérimentée antérieurement par Marx, Engels, Lénine et Staline.

    Liberté, égalité, fraternité (Partie 29)

     

      1. LES ENSEIGNEMENTS DE L’EXPERIENCE SPECIFIQUE DU PARTI COMMUNISTE CHINOIS A LA QUESTION DE L’EDIFICATION DU PARTI

     

    Nous allons voir l’apport de Mao Tsetoung, de la révolution chinoise et de la première Grande Révolution culturelle prolétarienne en Chine au développement de la doctrine du parti marxiste-léniniste. Mao Tsetoung a souligné :

    « La révolution chinoise est le prolongement de la Révolution d’Octobre ; elle est une partie de la révolution mondiale socialiste prolétarienne. »

    L’expérience particulière du deuxième parti marxiste-léniniste apporte, entre autres, la confirmation de la justesse des principes élaborés par Lénine dans la question du parti de type nouveau. Au surplus, elle enrichit ces principes de nouveaux développements créateurs. Cette expérience concrète s’identifie à la pensée de Mao Tsetoung, qui fait désormais partie intégrante de la doctrine du socialisme scientifique, fondée et expérimentée antérieurement par Marx, Engels, Lénine et Staline.

    Le Parti communiste chinois, né le 1° juillet 1921 à Shanghai, comptait 28 000 000 militants à l’heure de son X° Congrès. Sa fondation fut décidée par 12 délégués, représentants 56 militants.

    La naissance de ce parti apporte un premier enseignement : ce qui importe avant tout, au moment de la création d’un parti marxiste-léniniste, n’est nullement le nombre de ses adhérents ou leur proportion quantitative par rapport à l’ensemble du peuple. Ce qui importe au moment de la naissance d’un tel parti révolutionnaire c’est avant tout sa ligne. Si cette ligne est juste et s’appuie sur les forces montantes, les forces qui portent en elles le progrès et l’avenir, le développement du jeune parti est irréversible. Le développement postérieur du Parti communiste chinois l’atteste, par les immenses victoires révolutionnaires remportées par le peuple sous sa direction. La ligne juste indispensable pour édifier un parti marxiste-léniniste n’apparaît jamais spontanément. En témoigne encore toute l’histoire du Parti communiste chinois, qui n’est autre que l’histoire d’une lutte de classes acharnée opposant la ligne marxiste-léniniste de Mao Tsetoung aux lignes de droite et de « gauche » à l’intérieur du parti.

    Comme pour le Parti communiste (bolchevik) de Russie, nous exposerons seulement les principes valables universellement que l’on peut tirer de l’expérience historique spécifique du Parti communiste chinois dans tous les domaines.

    Il s’agit de distinguer parmi ces enseignements ceux qui ont valeur de principes universels et ceux qui ne se rattachent qu’à la révolution chinoise. Il convient d’établir la distinction entre ce qui présente un intérêt général, universel et ce qui est particulier à la Chine ; le général est essentiellement constitué par les principes fondamentaux du marxisme-léninisme, le particulier relève des conditions spécifiques de la révolution chinoise.

    L’édification du Parti communiste chinois et la révolution chinoise témoignent d’emblée du souci constant de Mao Tsetoung d’éviter toute transposition dogmatique de l’expérience antérieure réalisée par le Parti communiste (bolchevik) de l’U.R.S.S. et par la Révolution d’Octobre. Seule les principes marxistes-léninistes fondamentaux ont été retenus et justement appliqués à la réalité chinoise, différente de celle de la Russie.

    « Il serait ridicule de prétendre que notre révolution est une sorte d’idéal pour tous les pays, d’imaginer qu’elle a fait toute une série de découvertes géniales et introduit un tas d’innovations socialistes. Nous avons l’expérience des premiers pas de la destruction du capitalisme dans un pays où le rapport entre le prolétariat et la paysannerie est particulier. Il n’y a rien de plus. » (174)

    Dans l’éditorial de Pékin information en date du 1° juillet 1971 furent énumérés huit points apparaissant comme le bilan historique accumulé au cours d’un demi-siècle par le Parti communiste chinois :

    1) Il faut s’en tenir au « principe idéologique suivi avec conséquence par notre Parti », à savoir, l’union de la vérité universelle du marxisme-léninisme avec la pratique concrète de la révolution chinoise. Pour cela, il faut s’en tenir « à la conception du monde matérialiste dialectique et matérialiste historique ». Aussi est-il indispensable de bien posséder le vrai marxisme et de rejeter le faux marxisme.

    2) « Il faut mener correctement la lutte au sein du Parti (…) Pour cela, il convient d’appliquer la méthode de résolution des contradictions avec tout camarade dans l’erreur basée sur le principe « unité-critique-unité » et « tirer la leçon des erreurs passées pour en éviter le retour et guérir la maladie pour sauver l’homme. »

    3) « Il faut se garder d’être orgueilleux. »

    4) Il faut s’en tenir « à la théorie des deux points et non à celle d’un seul ». Tout phénomène présente non point un seul aspect, mais deux aspects, sa face et son revers, son contraire. Il convient d’en tenir compte.

    5) « Il faut s’en tenir à la ligne de masse. » Appliquer correctement le principe donné par le président Mao : « Partir des masses pour retourner aux masses », « concentrer les idées des masses et les leur retransmettre pour qu’elles soient mises résolument en pratique. »

    Il convient d’adhérer fermement au principe « indépendance et autonomie, compter sur ses propres forces », car nous avons la certitude que « le peuple, le peuple seul, est la force motrice, le créateur de l’histoire universelle. »

    6) « Il faut s’en tenir au centralisme démocratique. »

    7) « Il faut édifier une puissante armée populaire ». « Sans armée populaire, le peuple n’a rien. » Dans toute situation donnée il importe de considérer la pire éventualité, et de se préparer à lui faire face. Si cette éventualité ne se produit pas tant mieux, si elle se produit, alors on disposera de la meilleure préparation pour en triompher.

    8) « Il faut s’en tenir à l’internationalisme prolétarien. »

     

    Cependant, l’enseignement fondamental de l’histoire du Parti communiste chinois est qu’il faut un parti :

    « La plus importante expérience du mouvement communiste international, c’est que le développement et la victoire de la révolution dépendent de l’existence d’un parti prolétaire révolutionnaire. » (175)

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Liberté, égalité, fraternité (Partie 30)

     

     

    CHAPITRE V

     

     

     

    NATURE DE CLASSE DU POUVOIR POLITIQUE

     

    « La question du pouvoir est certainement la question la plus importante de toute révolution. Quelle classe détient le pouvoir ? Tel est le fond du problème… la question du pouvoir ne saurait être ni éludée ni reléguée à l’arrière-plan… c’est la question fondamentale, celle qui détermine tout le développement de la révolution, sa politique extérieure et intérieure. » Lénine

     

     

     

     

     

     

     

    « Le pouvoir politique à proprement parler, est le pouvoir organisé d’une classe pour l’oppression d’une autre. » (176)

    Pour le marxisme-léninisme, la question du pouvoir se pose en termes de classe. Quelle est la classe qui détient le pouvoir ? C’est là la question essentielle pour déterminer la nature d’un régime. Dans une société de classes, il y a toujours une classe dominante. En régime capitaliste, c’est la bourgeoisie. En régime socialiste, c’est le prolétariat. En effet, les classes sociales ne disparaissent pas dans un régime socialiste. La bourgeoisie ne se volatilise pas et le prolétariat continue d’exister. Le socialisme est une société de classes où règne la lutte de classes sur tous les plans.

    Dans une société de classes, de deux choses l’une : ou bien le pouvoir est entre les mains de la bourgeoisie, ou bien il est entre les mains du prolétariat et de ses alliés. Mais en tout cas, il ne saurait être entre les mains de l’ « ensemble des individus » ou être « également diffusé entre tous les êtres humains ». Cela ne peut que recouvrir le maintien au pouvoir de la classe bourgeoise que de soutenir de telles théories. Aussi convient-il, dans un premier paragraphe, de dénoncer cette conception idéaliste du pouvoir politique.

     

    Dans la société socialiste, peut-il y avoir égalité entre exploités et exploiteurs ? A cette question Lénine répondait :

    « L’exploiteur ne peut être l’égal de l’exploité. Cette vérité fait le fond même du socialisme. »

    Il est illusoire de penser que les capitalistes laisseront les travailleurs prendre le pouvoir sans réagir. Ils chercheront à imposer leur maintien au besoin par la force. Prétendre assurer l’ « égalité » entre exploités et exploiteurs, c’est en fait assurer à la bourgeoisie toutes les possibilités lui permettant de maintenir sa domination ; c’est créer les conditions pour que se perpétue l’ « inégalité » au profit de la bourgeoisie :

    « Il ne saurait y avoir d’égalité entre les exploiteurs qui, durant de longues générations, s’étaient distingués par leur instruction, par leur train de vie et par les habitudes acquises, et les exploités dont la masse, même dans les républiques bourgeoises les plus avancées et les plus démocratiques, reste accablée, inculte, ignorante, craintive, divisée. Longtemps après la révolution, les exploiteurs conservent nécessairement une série de réels et notables avantages… Jamais les exploiteurs ne se soumettront à la volonté de la majorité des exploités, sans avoir fait jouer – dans une bataille suprême, désespérée, dans une série de batailles -- leur avantage. » (177)

    On ne peut donc amener le pouvoir du prolétariat et conserver l’Etat capitaliste : c’est-à-dire le pouvoir de la bourgeoisie. Car l’Etat capitaliste est la matérialisation du pouvoir politique de la bourgeoisie. Prendre le pouvoir signifie pour le prolétariat, briser cet Etat bourgeois et édifier un Etat prolétarien. La destruction de l’Etat bourgeois et l’édification d’un Etat prolétarien sont deux processus dialectiquement liés. Ils sont en pratique indissociés et indissociables : c’est pour la clarté de l’exposé que nous sommes amenés à distinguer les deux questions :

    « Nous estimons que la social-démocratie est tenue d’appuyer tout mouvement révolutionnaire dirigé contre le régime politique existant, et nous considérons que son but est la conquête du pouvoir politique par la classe ouvrière, l’expropriation des expropriateurs et l’édification d’une société socialiste. »

    « La véritable tâche d’un parti est (…) d’organiser la lutte de la classe du prolétariat et de diriger cette lutte dont le but final est la conquête du pouvoir politique et l’organisation de la société socialiste. » (178)

    Aussi, dans un second paragraphe, sera soulevé le problème du pouvoir d’Etat et des appareils d’Etat, car :

    « Le problème fondamental de toute révolution est celui du pouvoir. Tant que ce problème n’est pas élucidé, il ne saurait être question de jouer consciemment son rôle dans la révolution, et encore moins de la diriger. » (179)

     

    Pour le marxisme-léninisme, l’Etat est avant tout la machine de domination d’une classe sur une autre. Dans une société de classe, l’Etat ne saurait être « au-dessus des classes ». Ce n’est pas un instrument « neutre », émanation de la société de classes, qui pourrait être utilisé par telle ou telle classe. Mais l’Etat est une émanation des classes dominantes : à telle classe dominante correspond tel Etat. A la classe bourgeoise correspond un Etat capitaliste ; à la classe ouvrière correspond un Etat socialiste. On ne peut prendre l’appareil d’Etat (comme s’il était neutre) et le faire fonctionner « différemment », selon que c’est la classe bourgeoise ou la classe ouvrière qui détient le pouvoir politique. Mais il faut le détruire pour en construire un nouveau. Le marxisme-léninisme ne saurait envisager la question de l’Etat en termes de « conquête » mais en termes de « destruction » (par la violence révolutionnaire). L’illusion réformiste consiste à croire qu’il est possible de « conquérir » le vieil appareil bourgeois pour le faire fonctionner conformément aux intérêts des travailleurs. C’est ce que démontre de façon évidente l’expérience de la Commune de Paris en 1871. Dans la Guerre civile en France, MARX, analysant la portée historique de la Commune, déclare :

    « La classe ouvrière ne peut pas se contenter de prendre tel quel l’appareil d’Etat et de le faire fonctionner pour son propre compte. » (180)

    La Commune (et historiquement il ne pouvait en aller autrement) croyait en effet pouvoir utiliser le vieil appareil d’Etat. Le Comité central déclarait le 18 mars 1871 :

    « Le prolétariat a compris qu’il était de son devoir impérieux et de son droit absolu de prendre en main ses destinées, et d’en assurer le triomphe en s’emparant du pouvoir. »

    La Commune ne fit qu’engager la destruction de l’Etat bourgeois et l’édification d’un nouvel Etat. Les illusions régnant sur la question de l’Etat furent une autre des causes de la défaite de la Commune, à côté de la division des partis au pouvoir face à l’ennemi commun. Il reviendra à Lénine de remettre à jour et de développer cette leçon essentielle de la Commune, qui fut passée sous silence, ou dénaturée par les opportunistes de la Deuxième Internationale. Dans l’Etat et la Révolution, Lénine résume ainsi le point de vue de Marx, fondé sur l’expérience de la Commune :

    « L’idée de Marx est que la classe ouvrière doit briser, démolir la « machine d’Etat toute prête », et ne pas se contenter à en prendre possession… « Briser la machine bureaucratique et militaire », en ces quelques mots on trouve brièvement exprimée la principale leçon du marxisme sur les tâches du prolétariat à l’égard de l’Etat au cours de la révolution. » (181)

    Dans le processus de la révolution prolétarienne, du passage au socialisme, la question de l’Etat est primordiale, essentielle. Conserver le vieil appareil d’Etat, c’est en fait maintenir la bourgeoisie au pouvoir, maintenir l’appareil de sa domination. On ne peut sérieusement prétendre vouloir le socialisme et se refuser à détruire l’Etat capitaliste. C’est là un fait vérifié par plus d’un siècle d’expérience révolutionnaire.

    L’attitude vis-à-vis de l’Etat est une ligne de démarcation. D’un côté, ceux qui prônent le « socialisme » tout en se refusant à détruire l’Etat capitaliste : c’est là le propre du réformisme et du révisionnisme. De l’autre coté, ceux qui déclarent qu’il ne peut y avoir de socialisme sans destruction préalable de l’appareil d’Etat bourgeois : c’est là ce qui caractérise le marxisme-léninisme. Et dans ce second cas, il est logique de se demander quel est le rôle de la violence pendant la période révolutionnaire (briser l’Etat bourgeois et édifier l’Etat socialiste) et à l’époque de la dictature du prolétariat. Nous répondrons à cette question dans le Chapitre VI, à la suite de Lénine :

    « L’Etat est le domaine de la contrainte. Ce serait folie de renoncer à la contrainte, surtout à l’époque de la dictature du prolétariat. » (182)

     

    Le problème du pouvoir politique se présente dans des circonstances concrètes : l’analyse objective de celles-ci a pour but d’indiquer quel moment est le plus favorable à une prise de pouvoir. En tout cas, que ce moment soit très proche ou lointain, il s’agit de se préparer en vue de cet objectif. Ainsi, soumettant la société à une analyse approfondie, à la lumière marxiste et du point de vue de la conception marxiste du monde, Lénine a, en 1916, caractérisé son époque comme celle de « l’impérialisme et de la révolution prolétarienne ». Il a montré comment aux alentours de 1880 le capitalisme est entré dans une phase nouvelle de développement, son stade ultime, le capitalisme monopoliste, qui est l’essence économique de l’impérialisme :

    « Monopoles, oligarchies, tendances à la domination au lieu des tendances à la liberté, exploitation d’un nombre croissant de nations petites ou faibles par une poignée de nations extrêmement riches ou puissantes ; tout cela a donné naissance aux traits distinctifs de l’impérialisme qui le font caractériser comme un capitalisme pourrissant. » (183)

    La question se pose de savoir quels sont les rapports entre l’ « internationalisation du capital », les « firmes multinationales » et les Etats nationaux, ou encore quels sont les rapports entre l’impérialisme d’Etat et la nation. Ce point sera traité dans le Chapitre VII.

     

    La classe ouvrière a pour tâche de réaliser la dictature du prolétariat et le contrôle ouvrier, c’est-à-dire un pouvoir qui soit réellement un POUVOIR DU PEUPLE. Il s’agit de savoir comment ces aspirations seront réalisées, ou plus généralement, qu’est-ce que la dictature du prolétariat. Ce point sera traité dans le Chapitre VIII.

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